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     Numéro 3 


MNEMOSYNE ET NOUS

Le débat sur les lois mémorielles s’apaise. Soyons certains pourtant que les problèmes qu’il a soulevés feront retour sur la scène publique. Et les mémoires minoritaires rivalisent encore. « Ma mémoire plutôt que la tienne ! La leur plutôt que la vôtre ! » Tel est en substance le rapport rival et imaginaire qui se dessine dans ce qu’il est» convenu d’appeler « concurrence des mémoires ». Cette concurrence s’alimente assez de la haine de l’autre pour que l’enjeu ait semblé sérieux et qu’il faille s’y pencher. « Souffre et souviens–toi : Memento », écrivait Michelet. Rivaliser de souffrances serait–il donc devenu l’un des modes contemporains du rapport à l’autre ? Si nous ne sommes pas les enfants de la guerre, nous sommes ceux de la « guerre des mémoires », semble–t–il.
Et que dire de cette lettre de Guy Môquet resurgie du passé et promise dorénavant à une postérité inouïe ? On s’en réjouit, on le déplore. Si l’histoire s’élabore à partir des mémoires, peut–elle servir une mémoire harmonieuse ?

En abordant ce thème, nous nous proposions de saisir comment la mémoire est devenue l’un des sujets les plus vifs de l’actualité. Chacun s’est donc engagé sur l’un de ses terrains, dans l’une de ses tranchées. Espérant agir d’une façon inactuelle, c’est–à–dire contre le temps, et par là même sur le temps, en faveur d’un temps à venir, c’est en compagnie de Pierre Nora, Jean–Paul Dollé et Eric Marty que le Diable livre ici des considérations sur la mémoire qui entendent prendre la mesure de notre époque.


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